Le drone et l'albatros
À Charles Baudelaire
En veillant et tuant, l'humanité de guerre
Sévit des albatros, oiseaux des océans,
Qui s'enfuient, compagnons des grands itinéraires,
De la terre brulée jusqu'au littoral champs.
Suivis par la sonde et le drone malins,
Ces amis de l'azur, joyeux en solitaires,
Attaquent ces gadgets à leur bec aquilin
Comme des justiciers, passagers de la Terre.
Les plumes du voyage aux ailes de magie
S'arrachent au combat dans l'accus alcalin,
Dont la forte hélice et les yeux masculins
Abyment jusqu'au sol ce volatile en vie.
Les corps de poésie reflètent leur élan
Qui perce la tempête et se rit du génie.
Puis sur la table, ronde, ensoleillée, où j'écris,
Un moineau vient, picore, et me souffle des chants.
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